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Au Bangladesh, la première ministre, Sheikh Hasina, démissionne et quitte le pays après d’importantes manifestations

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Des manifestants célèbrent la démission de la première ministre, Sheikh Hasina, à Dacca, le 5 août 2024. MOHAMMAD PONIR HOSSAIN / REUTERS La première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, a démissionné de son poste et a quitté la capitale, Dacca, lundi 5 août, après quinze ans au pouvoir. Dans la foulée, le président du pays a ordonné la libération de la cheffe de l’opposition ainsi que des manifestants emprisonnés. Le chef de l’armée a, de son côté, assuré que le couvre-feu serait levé dès mardi et que les écoles et les commerces allaient rouvrir. Selon un premier bilan provisoire, cinquante-six personnes ont été tuées lundi lors d’une nouvelle journée d’émeutes. Démission de la première ministre Lundi 5 août, sous la pression de la rue, la première ministre, Sheikh Hasina, a été forcée de quitter sa résidence de Dacca à bord d’un hélicoptère de l’armée. Des discussions sont en cours pour former un gouvernement intérimaire, a annoncé dans la foulée, lors d’un discours à la nation diffusé par la télévision d’Etat, le commandant en chef de l’armée, le général Waker-uz-Zaman, qui a précisé que les représentants des principaux partis politiques du pays participaient aux discussions avec l’armée. Le général a déclaré qu’il s’entretiendrait avec le président de la République populaire du Bangladesh, Mohammad Shahabuddin, avant d’affirmer être déjà entré en contact avec les principaux partis d’opposition et des membres de la société civile, mais pas avec la Ligue Awami du Bangladesh, dirigée par Sheikh Hasina. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Au Bangladesh, la première ministre, Sheikh Hasina, contrainte de fuir en hélicoptère Ajouter à vos sélections Sheikh Hasina a quitté la ville par hélicoptère, selon une source proche de la dirigeante de 76 ans. « Elle voulait enregistrer un discours, mais n’a pas eu l’occasion de le faire », a ajouté cette source, sous couvert d’anonymat. Sur des images diffusées par la chaîne bangladaise Channel 24, on voit une foule entrant dans la résidence de Mme Hasina. Selon la chaîne de télévision India Today Live, Sheikh Hasina a ensuite pris un avion qui a atterri en Inde. Libération de la cheffe de l’opposition et des manifestants emprisonnés Le président du Bangladesh, Mohammed Shahabuddin, a ordonné, lundi, la libération de l’ex-première ministre et cheffe de l’opposition, Khaleda Zia, ainsi que des personnes arrêtées lors des manifestations. Une réunion dirigée par M. Shahabuddin a « décidé à l’unanimité de libérer immédiatement la présidente du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), Begum Khaleda Zia » et de « toutes les personnes arrêtées lors des manifestations d’étudiants », selon un communiqué publié par les services du chef de l’Etat. Transition « ordonnée et pacifique » réclamée par l’Union européenne L’Union européenne (UE) a jugé « essentiel qu’une transition ordonnée et pacifique vers un gouvernement démocratiquement élu soit assurée » au Bangladesh, alors que les manifestations antigouvernementales ont été durement réprimées, ces dernières semaines. Dans un communiqué, Josep Borrell, chef de la diplomatie de l’UE, s’est dit « attristé par les pertes tragiques en vies humaines survenues lors des manifestations de ces derniers jours » au Bangladesh et a appelé à libérer les manifestants « arbitrairement détenus ». Même discours de la part de l’Organisation des Nations unies (ONU), qui affiche le souhait d’une « transition démocratique ». Le chef de la diplomatie britannique a appelé « au calme et à la désescalade ». La diplomatie américaine exhorte également au « calme et à la retenue ». « Nous exhortons toutes les parties à s’abstenir de recourir à davantage de violences. Trop de vies ont été perdues ces dernières semaines et nous appelons au calme et à la retenue pour les prochains jours », a déclaré le porte-parole du département d’Etat Matthew Miller. Nouvelle journée d’émeutes Au moins cinquante-six personnes ont été tuées lundi lors d’une nouvelle journée de manifestation, selon un bilan établi à partir de sources policières et hospitalières. Au moins quarante-quatre morts ont été transportés à l’hôpital universitaire de Dacca, a rapporté un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP), précisant que tous avaient été blessés par balle. Selon la police, onze autres personnes ont été tuées dans la capitale et une autre dans la ville portuaire de Chittagong. Le Monde Application La Matinale du Monde Chaque matin, retrouvez notre sélection de 20 articles à ne pas manquer Télécharger l’application Des centaines de milliers de manifestants antigouvernementaux défiaient lundi le couvre-feu et les forces de sécurité du Bangladesh en défilant dans les rues de la capitale. D’après la BBC, après l’attaque de plusieurs commissariats, le quartier général de la police a aussi été pris pour cible en fin d’après-midi. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Au Bangladesh, la répression des manifestants vire au carnage Ajouter à vos sélections Le fils de Sheikh Hasina a exhorté lundi les forces de sécurité du pays à empêcher toute prise du pouvoir. « Votre devoir est d’assurer la sécurité de notre peuple et de notre pays, ainsi que de faire respecter la Constitution », a écrit le politicien et homme d’affaires basé aux Etats-Unis Sajeeb Wazed, s’adressant aux forces de sécurité, dans une publication sur Facebook. Il a ajouté qu’elles ne devaient « pas permettre à un gouvernement non élu d’accéder au pouvoir une seule minute ». Des manifestants saluent des membres de l’armée à Dacca, après l’annonce de la démission de la première ministre, Sheikh Hasina, le 5 août 2024. MOHAMMAD PONIR HOSSAIN / REUTERS Accès à Internet limité et couvre-feu Dans le pays, un couvre-feu était entré en vigueur dimanche soir, après de nouveaux heurts entre opposants à Mme Hasina, forces de l’ordre et partisans du parti au pouvoir, qui ont fait au moins 97 morts. C’est le bilan le plus lourd en une seule journée depuis le début des manifestations antigouvernementales il y a un mois dans ce pays musulman de 170 millions d’habitants. Alors que le pays compte de nombreux diplômés au chômage, les étudiants exigent l’abolition d’un système de discrimination positive qui réserve un quota d’emplois publics aux familles des vétérans de l’indépendance. Partiellement aboli en 2018, ce système a été restauré en juin par la justice, mettant le feu aux poudres, avant un nouveau retournement à la fin de juillet de la Cour suprême. La crise sociale s’est muée en crise politique à partir du 16 juillet, quand la répression a fait les premiers morts, les manifestants réclamant alors la démission de Mme Hasina. Lire aussi | Manifestations meurtrières au Bangladesh : le gouvernement va interdire le plus grand parti islamiste du pays Ajouter à vos sélections Pour rétablir l’ordre, son gouvernement a notamment coupé l’accès à Internet, fermé les écoles et les universités, imposé un couvre-feu et déployé l’armée. Dans une prise de position hautement symbolique contre la première ministre, un ancien chef de l’armée, le général Iqbal Karim Bhuiyan, et plusieurs autres ex-officiers supérieurs ont appelé au retrait des troupes de la rue, en soulignant que les gens n’avaient « plus peur de sacrifier leur vie ». Lire aussi | Au Bangladesh, la révolte contre l’absolutisme Ajouter à vos sélections Le Monde avec AFP Réutiliser ce contenu

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Author : News7

Publish date : 2024-08-07 04:25:47

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