Au Bangladesh, les étudiants prennent les commandes de la capitale

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Une étudiante bangladaise contrôle la circulation, alors que la police est en grève, à Dacca, le 9 août 2024. LUIS TATO / AFP A Dacca, devant le 32 Dhanmondi, ce sont désormais deux étudiantes qui montent la garde. Elles filtrent les allées et venues pour protéger ce qu’il reste de l’historique résidence de Sheikh Mujibur Rahman, héros de la guerre de la libération contre le Pakistan en 1971 et père de la première ministre déchue, Sheikh Hasina. Lorsque la « bégum de fer » a pris la fuite, lundi 5 août, les manifestants s’en sont pris aux symboles du pouvoir. Après quinze ans d’un « règne » devenu de plus en plus autocratique, dont le point d’orgue fut la répression sanglante d’un mouvement étudiant en juillet – faisant plus de 400 morts –, les foules avaient soif de vengeance. Elles n’ont pas épargné l’héritage de « Mujib », le surnom de Sheikh Mujibur Rahman. Des statues à son effigie ont été déboulonnées à travers le pays, et sa mythique résidence personnelle, transformée en musée, incendiée. Entre les murs noircis, il ne reste que des tas de cendres et du verre brisé. Les flammes ont emporté un pan entier de l’histoire du pays. C’est ici que le père de l’indépendance fut assassiné avec sa famille par un commando putschiste en 1975. Sheikh Hasina et sa sœur sont les seules survivantes de ce massacre, car elles se trouvaient en Allemagne au moment du drame. « J’ai honte, ils ont détruit l’histoire de notre pays au moment où nous en écrivions un nouveau chapitre », regrette Jahan Afroze Tanisha, une lycéenne en classe de terminale. Elle trie les livres ayant échappé à l’incendie pour les remettre au gouvernement. « Nous voulons la justice, pas la destruction, et c’est notre devoir de remettre la maison du père de la nation en état », affirme-t-elle, en nage. « Cette demeure appartient à tout le monde », lance une autre. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Au Bangladesh, Muhammad Yunus, le « banquier des pauvres » devenu chef du gouvernement Ajouter à vos sélections Ils sont une dizaine à s’activer dans les débris. « Campagne de nettoyage du mouvement Students Against Discrimination [“étudiants contre la discrimination”]. Nous sommes la génération Z », revendique fièrement une affiche en bengali et en anglais placardée à l’extérieur. La coalition Students Against Discrimination a lancé, le 1er juillet, les manifestations qui ont mené à la chute de Sheikh Hasina. Les étudiants protestaient initialement contre un système de quotas dans le recrutement de la fonction publique mais, rapidement, le mouvement a pris de l’ampleur. Alors que le gouvernement intérimaire du Prix Nobel de la paix Muhammad Yunus a pris ses fonctions jeudi 8 août, les jeunes tentent de remettre Dacca d’aplomb après des semaines de violences. Les policiers se terrent Il vous reste 66.86% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

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Author : News7

Publish date : 2024-08-11 01:46:00

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