En Corée du Sud, une polémique sur la colonisation japonaise entache les cérémonies de l’indépendance

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Kim Hyung-seok est l’historien mis en cause par l’opposition et les associations de descendants de résistants à la colonisation japonaise. SANG SUB LEE Les préparatifs des célébrations du jeudi 15 août, fête de l’indépendance de la Corée du Sud et date anniversaire de la fin de la colonisation japonaise (1910-1945), sombrent dans la polémique avant même d’avoir eu lieu : l’opposition progressiste et les associations de descendants de résistants contestent la désignation au poste de maître des cérémonies d’un historien « révisionniste », nostalgique de l’emprise nippone sur son pays. Une dizaine d’organisations, dont la puissante association Héritage de l’indépendance coréenne (HKI), s’est rassemblée, mardi 13 août, à Gwanghwamun, au cœur de Séoul, pour protester contre la nomination d’une personnalité « antinationale et antidémocratique ». Elles menacent de boycotter la cérémonie officielle du 15 août et d’organiser un événement séparé, à moins que le président conservateur Yoon Suk-yeol, qui a désigné cet historien, ne revienne sur son choix. La nomination de ce dernier, un certain Kim Hyung-seok, date du 8 août. Cet ancien professeur de l’université Kosin de Pusan (sud-est), est soupçonné d’accointances avec la « nouvelle droite », un courant qui a émergé au début des années 2000 en réaction aux administrations progressistes alors au pouvoir à Séoul. Nouvelle droite Ce courant entendait promouvoir un néoconservatisme, économiquement libéral, privilégiant la lutte contre la Corée du Nord et considérant sous un jour positif la colonisation japonaise : celle-ci, selon les partisans de cette interprétation de l’histoire, aurait permis la modernisation économique et intellectuelle de la Corée. En ce sens, ils sont les héritiers d’administrations autrefois dominées par d’anciens collaborateurs du Japon. Cette nouvelle droite vise d’ailleurs à redorer l’image du premier président sud-coréen, Syngman Rhee (1875-1965). Dans cette perspective, elle fixe la date de fondation de la Corée du Sud au 15 août 1948, jour de la mise en place du gouvernement internationalement reconnu de M. Rhee. Et non celle du mois d’août 1945, date de la capitulation du Japon, qui marqua le point final de la seconde guerre mondiale. A l’instigation de son parrain américain, M. Rhee avait maintenu nombre de collaborateurs au sein de l’administration et de l’armée. L’un de ses successeurs, le président autoritaire, Park Chung-hee (1963-1979), fut d’ailleurs un ancien officier de l’armée impériale japonaise. Et plusieurs chaebols – conglomérats sud-coréens développés du temps de M. Park – comme Samsung, sont nés pendant la colonisation. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés En Corée du Sud, l’inscription au Patrimoine mondial des mines d’or de Sado ravive le contentieux mémoriel avec le Japon Ajouter à vos sélections Ce positionnement contredit le discours progressiste revendiquant l’héritage des mouvements de résistance, dont l’esprit aurait irrigué la lutte contre la dictature et permis l’avènement de la démocratie en 1987, période qui a ouvert la voie aux débats sur la colonisation. Il vous reste 49.16% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

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Author : News7

Publish date : 2024-08-14 22:54:52

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