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Au Bangladesh, un tribunal jugeant les crimes de guerre ouvre des enquêtes visant Sheikh Hasina pour « massacres »

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L’ancienne première ministre Sheikh Hasina, lors du rendez-vous annuel Munich Security Conference, en Allemagne, le 17 février 2024. WOLFGANG RATTAY / REUTERS Deux semaines après s’être enfuie en hélicoptère du Bangladesh tandis que les rues de Dacca étaient envahies par des manifestants réclamant son départ, Sheikh Hasina est visée par trois enquêtes pour « massacres ». Un tribunal spécial, instauré par l’ex-première ministre elle-même en 2010, a annoncé lundi 19 août l’ouverture de ces investigations. « Nous rassemblons à ce stade les preuves préliminaires », a déclaré Ataur Rahman, le directeur adjoint de la cellule d’enquête du tribunal, ajoutant que les trois affaires concernées étaient liées à des « massacres ». En juillet et en août, des semaines de manifestations avaient fait plus de 450 morts dont 42 policiers, selon un décompte de l’Agence France-Presse (AFP). « Après cela, nous nous rendrons sur les lieux des crimes », a expliqué à l’AFP M. Rahman. Selon ce responsable du Tribunal international des crimes du Bangladesh (TIC), chacune de ces trois affaires en lien avec des violences dans des banlieues ou des districts voisins de Dacca implique des particuliers, et les noms de plusieurs des principaux conseillers de Sheikh Hasina y sont cités. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Sheikh Hasina, une hôte encombrante pour l’Inde Ajouter à vos sélections Un tribunal controversé Mis en place il y a quatorze ans par Sheikh Hasina pour enquêter sur des atrocités commises durant la guerre d’indépendance de 1971 avec le Pakistan, le TIC est un tribunal hautement controversé. Souvent critiqué par les organisations de défense des droits de l’homme, il a condamné à mort plus d’une centaine de personnes sous les gouvernements de l’ex-première ministre, y compris plusieurs de ses opposants. En 2013, les procès organisés par ce tribunal avaient divisé le pays et déclenché des violences meurtrières, les partisans du Jamaat-e-Islami et du principal parti d’opposition, le Bangladesh Nationalist Party, y voyant alors un moyen d’éliminer leurs dirigeants. Les condamnés à mort avaient tous été pendus quelques jours après le rejet de leur ultime recours par la cour suprême. Reste que la répression des manifestations visant Sheikh Hasina en juillet et au début du mois d’août ne préoccupe pas seulement la justice bangladaise. Vendredi, l’Organisation des nations unies (ONU) a estimé qu’il y avait de « fortes indications » que les forces de sécurité au Bangladesh avaient fait un usage « injustifié et disproportionné » de la force lors des troubles ayant mené à la chute de la première ministre. Dans un rapport préliminaire, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a évoqué « des exécutions extrajudiciaires, des arrestations et détentions arbitraires, des disparitions forcées, des actes de torture et de mauvais traitements, ainsi que des restrictions sévères à l’exercice des libertés d’expression et de réunion pacifique ». Le gouvernement intérimaire dirigé par l’économiste et Prix Nobel de la paix Muhammad Yunus, a déclaré jeudi dernier qu’il apporterait « tout le soutien possible » à une équipe de l’ONU attendue cette semaine au Bangladesh pour enquêter sur « les atrocités » survenues lors de ces manifestations d’étudiants. Quelques jours plus tôt, Sheikh Hasina avait elle-même réclamé une enquête sur la mobilisation l’ayant chassée du pouvoir. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Au Bangladesh, la genèse d’une révolution étudiante Ajouter à vos sélections Le Monde avec AFP Réutiliser ce contenu

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Author : News7

Publish date : 2024-08-24 19:23:56

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