Des membres du parti Bangladesh Gono Odhikar Parishad portant des bandeaux noirs participent à une manifestation pour condamner le résultat des élections législatives, à Dacca, le 8 janvier 2024. MUNIR UZ ZAMAN / AFP Comme les premiers résultats le laissaient présager, la première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, a officiellement remporté un cinquième mandat. Son parti a, en effet, obtenu plus de trois quarts des sièges lors des élections législatives, dimanche, a confirmé lundi 8 janvier la commission électorale du pays. « La Ligue Awami [du Bangladesh, BAL] a remporté l’élection », a déclaré Moniruzzaman Talukder, secrétaire adjoint de la commission, au lendemain du scrutin. Il a précisé à l’Agence France-Presse que ce dernier avait remporté 223 sièges sur les 300 que compte le Parlement monocaméral. Avec le soutien d’autres députés, notamment de partis alliés, Mme Hasina pourrait bénéficier d’une plus large majorité que celle remportée. Selon les premiers chiffres, le taux de participation serait faible, se situant autour de 40 %. Le scrutin a été boycotté par le principal parti d’opposition, le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), qui a dénoncé un « simulacre d’élection », ainsi que d’autres partis, décimés comme lui ces derniers mois par une vague d’arrestations massives. En réaction aux résultats, des militants ont organisé une manifestation lundi à Dhaka, portant des bâillons noirs sur la bouche pour symboliser la mise sous silence de l’opposition. Lors de sa première réaction au scrutin, Sheik Hasina a toutefois affirmé lundi à des journalistes que les élections avaient été « libres et équitables ». « Ceux qui veulent critiquer [le gouvernement] peuvent le faire », a-t-elle dit. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Sheikh Hasina, la « bégum de fer » à la tête du Bangladesh qui brigue un cinquième mandat Répression de l’opposition La Ligue Awami du Bangladesh n’avait pratiquement pas d’adversaires dans les circonscriptions qu’elle briguait. Mais elle avait omis de présenter des candidats dans quelques autres, apparemment pour éviter que le Parlement monocaméral ne soit considéré comme l’instrument d’un parti unique. Si la cheffe du gouvernement, au pouvoir depuis 2009, a à son actif d’avoir favorisé une croissance économique fulgurante du pays, son gouvernement est accusé de graves violations des droits humains et d’avoir mené une répression impitoyable contre l’opposition. Meenakshi Ganguly, de l’organisation Human Rights Watch, a affirmé dimanche que le gouvernement n’avait pas réussi à rassurer les partisans de l’opposition quant à l’équité du scrutin, avertissant que « beaucoup redoutent une nouvelle répression ». Le chef du BNP, Tarique Rahman, a, lui, dénoncé un possible bourrage des urnes. « Ce qui a eu lieu n’est pas une élection, mais plutôt une honte pour les aspirations démocratiques du Bangladesh », a-t-il jugé sur les réseaux sociaux de Londres, où il vit en exil depuis 2008, ajoutant avoir vu « des photos et vidéos dérangeantes » appuyant ses accusations. Le Monde Application La Matinale du Monde Chaque matin, retrouvez notre sélection de 20 articles à ne pas manquer Télécharger l’application Des représentants de la Chine, de la Russie et de l’Inde voisine ont été parmi les premiers à féliciter Mme Hasina, lui rendant visite à son domicile lundi et la félicitant pour sa « victoire totale », a fait savoir son bureau dans un communiqué. Le Monde avec AFP
Author : News7
Publish date : 2024-01-09 15:09:52
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