La couverture d’un journal bangladais informant de la victoire de Sheikh Hasina aux élections législatives, à Dacca, le 8 janvier 2024. MOHAMMAD PONIR HOSSAIN / REUTERS Sa victoire était inévitable. La première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, qui détenait déjà le record mondial de longévité au pouvoir a remporté les élections législatives dimanche 7 janvier et se dirige, à 76 ans, vers un cinquième mandat. Le scrutin avait été boycotté par le principal parti d’opposition, le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP) de l’ancienne première ministre Khaleda Zia, très malade et assignée à résidence. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Sheikh Hasina, la « bégum de fer » à la tête du Bangladesh qui brigue un cinquième mandat Le BNP a dénoncé un « simulacre d’élection ». La plupart de ses dirigeants avaient été arrêtés ainsi que les représentants d’autres formations. Des milliers de cadres de l’opposition ont été emprisonnés après des manifestations de protestation à l’approche des élections. Le Prix Nobel de la paix Muhammad Yunus a lui-même été condamné, le 1er janvier, à une peine de six mois de prison pour une prétendue violation des lois sur le travail. En mettant son bulletin dans l’urne, la dame de fer du Bangladesh a décoché sa dernière flèche en accusant le BNP d’être une « organisation terroriste ». Pour éviter de remporter la totalité des sièges, la cheffe du gouvernement avait volontairement laissé sans candidat quelques circonscriptions. Elle disposera d’une très confortable majorité : sa formation, la Ligue Awami, a remporté 223 des 300 sièges au Parlement monocaméral. Parmi les élus du parti au pouvoir figure Shakib Al Hasan, capitaine de l’équipe nationale de cricket, le sport national. « Une honte pour les aspirations démocratiques du Bangladesh » Beaucoup de Bangladais ont préféré s’abstenir de voter. Selon le responsable de la commission électorale nationale, Habibul Awal, la participation s’est établie à 40 %, au lieu des 80 % enregistrés en 2018. « Ce qui a eu lieu n’est pas une élection, mais plutôt une honte pour les aspirations démocratiques du Bangladesh », a jugé le chef du BNP, Tarique Rahman, sur les réseaux sociaux, de Londres où il est exilé depuis 2008. Il a dénoncé un bourrage des urnes. D’autres observateurs ou opposants font état de chantage auprès des électeurs pour les obliger à voter. Ces dernières semaines, des vidéos avaient montré des dirigeants de la Ligue Awami expliquant aux électeurs qu’ils perdraient leurs avantages s’ils ne votaient pas. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Au Bangladesh, la première ministre a fait sombrer son pays dans l’autoritarisme Les heures précédant le début du vote ont été marquées par des violences. Des bureaux de vote ont été incendiés ainsi qu’un train dans lequel quatre personnes ont péri. Dimanche, un partisan d’un candidat de la Ligue Awami a été poignardé à mort dans le district de Munshiganj, près de Dacca. Des heurts ont également éclaté dans la ville de Chittagong. Pour éviter des affrontements, le pouvoir avait déployé en nombres policiers et soldats. La capitale était déserte. Mme Hasina avait demandé à ses partisans de ne pas organiser de rassemblements pour célébrer la victoire. Il vous reste 25% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Author : News7
Publish date : 2024-01-11 04:57:01
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