La nomination de trois évêques marque le réchauffement entre le Vatican et la Chine

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Le pape François, lors de l’audience générale hebdomadaire du 31 janvier 2024, au Vatican. ALBERTO PIZZOLI / AFP Il est des ordinations d’évêque qui ont un retentissement mondial. Celle du père Peter Wu Yishun dans le diocèse de Shaowu (province du Fujian), dans le sud de la Chine, annoncée mercredi 31 janvier par le Saint-Siège en fait partie. Fait notable, il s’agit du troisième évêque nommé en une semaine seulement conjointement par le Vatican et la Chine. Des ordinations décidées par les deux Etats dans le cadre d’un accord bilatéral signé en 2018 afin d’apaiser les tensions et de tenter de mettre fin au système des deux Eglises parallèles qui avait cours dans l’empire du Milieu. En 1951, la Chine de Mao Zedong avait rompu ses liens diplomatiques avec le Saint-Siège et créé en 1957 sa propre Eglise catholique, sur laquelle Rome n’avait aucune autorité. Pendant des décennies, ont alors coexisté deux institutions catholiques dans le pays : l’officielle, dont les évêques sont nommés par le régime chinois, et la clandestine, qui demeure fidèle à Rome. L’accord de 2018, dont le contenu n’a jamais été rendu public, avait pour but de mettre fin à cette situation grâce à la nomination conjointe entre la Chine et le Saint-Siège de tout nouvel évêque. Signé pour deux ans, il a été prolongé une première fois en 2020 et une deuxième en 2022. Un compromis critiqué par les uns, mais salué par d’autres, qui y voyaient une façon pour le Vatican de maintenir un lien avec les quelque 12 millions de catholiques chinois. Lire aussi (archive 2018) | « Accord provisoire » entre le Vatican et la Chine sur la nomination d’évêques « Rythme de croisière » Pour autant, la relation entre les deux Etats est demeurée tendue pendant des années. Ces trois nominations d’affilée en un temps record signent donc pour nombre d’observateurs un réchauffement inédit des relations. Selon un observateur catholique, ces ordinations semblent indiquer que l’accord de 2018 entre le Vatican et Pékin semble « avoir trouvé son rythme de croisière » après trois années (2020-2022) durant lesquelles la politique zéro Covid de la Chine avait empêché les délégations des deux parties de se rencontrer. Outre le Covid-19, les sources de tension sont venues directement de la Chine, qui, à deux reprises depuis 2018, semblait s’être affranchie de l’accord, nommant des évêques sans l’accord de Rome. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Visite de l’évêque de Hongkong à Pékin sur fond de tensions entre le régime chinois et le Saint-Siège En 2022, Pékin avait installé un évêque auxiliaire à Jiangxi, un diocèse non reconnu par Rome. Un transfert qui s’était fait sans l’imprimatur du Vatican, contrairement aux dispositions de l’accord. A l’époque, Rome avait réagi en exprimant sa « surprise » et son « regret ». Un an plus tard, en avril 2023, c’est dans le très important diocèse de Shanghaï que le régime avait cette fois transféré un évêque, jusque-là à la tête de celui de Haimen, sans en discuter avec le Vatican. En juillet de la même année, Rome avait fini par « rectifier l’irrégularité », selon les mots du cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, en entérinant officiellement le transfert. « Ensemble, nous devons éviter les situations disharmonieuses qui créent des désaccords et des malentendus », avait confié le cardinal à Vatican News, le média officiel du plus petit Etat du monde. Il vous reste 35% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

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Author : News7

Publish date : 2024-02-03 19:35:19

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