En Inde, un mois de prison et sept mois d’errance administrative pour un jeune Français qui s’intéressait aux violences contre les femmes dalits

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LETTRE DE NEW DELHI Valentin Hénault, dans un village auprès de femmes dalits, en Uttar Pradesh (Inde), en 2023.
Valentin Hénault, dans un village auprès de femmes dalits, en Uttar Pradesh (Inde), en 2023. / LE MONDE Valentin Hénault est entré le 10 août 2023 en Inde, où il pensait rester deux mois. Le jeune homme, âgé de 29 ans, qui a étudié le cinéma et le documentaire à l’université Paris-Diderot et réalisé un premier court métrage, L’Homme du sous-sol, prépare un film sur les atrocités commises contre les femmes dalits. Son séjour a très vite viré au cauchemar. Un very bad trip à la mode indienne. Durant deux mois, du Jharkhand et au Bihar, il rencontre de village en village des familles dalits – les Indiens présentés comme tout en bas de la hiérarchie sociale – puis poursuit ses recherches en octobre en Uttar Pradesh. La fin du séjour approche, il a retenu, pour le 19 octobre 2023, son billet d’avion retour pour la France où il espère trouver des financements et une maison de production avant de revenir en Inde réaliser son documentaire. Le 10 octobre 2023, à Gorakhpur, se tient une manifestation de femmes paysannes pour demander des terres aux dalits, « la marche du peuple d’Ambedkar », à laquelle il assiste, prudent, en observateur. Il connaît la réputation de la ville. Gorakhpur est célèbre pour abriter un monastère hindou du mouvement religieux des Nath Yogi, dirigé par le chef de gouvernement de cet Etat, Yogi Adityanath. Ce moine fondamentaliste, à la fois religieux et homme politique, membre du Parti du peuple indien (BJP), est connu pour ses croisades contre les minorités musulmanes et chrétiennes et contre les dalits. Il appartient à la haute caste des thakur et dirige son Etat d’une main de fer et emprisonne opposants et manifestants au nom de l’ordre public. Lire aussi (2022) : Article réservé à nos abonnés En Inde, les dalits dans l’enfer des castes Ajouter à vos sélections Plus de 5 000 personnes participent à la marche ce jour-là. M. Hénault s’y rend à la mi-journée. Un speaker à la tribune le reconnaît et évoque son nom pour se féliciter de la présence d’observateurs internationaux. Quelques minutes plus tard, il est entouré par des agents locaux des services de renseignements. Une trentaine de membres du rassemblement sont arrêtés. Après quelques questions d’usage, le jeune homme est laissé libre. En regagnant son hôtel, il remarque la présence d’individus à moto. « Bizarre », se dit-il. A 19 heures, des agents de police se présentent devant sa chambre et l’embarquent au commissariat. Interrogatoires à répétition, prise d’empreintes, visite médicale, M. Hénault passe sa première nuit au poste. Il parvient à envoyer des messages sur son téléphone à l’ambassade de France pour expliquer sa situation et demander de l’aide. Celle-ci lui communique le contact d’un avocat. Il vous reste 59.63% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

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Author : News7

Publish date : 2024-05-27 02:26:26

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